Quelle est la place des jeunes aujourd’hui dans la société ? Quels rôles exercent-ils ? Quelle légitimité leur est accordée ? Quand on parle des jeunes, on a tendance à faire des amalgames, à n’estimer la parole portée que de manière très légère voire condescendante. Alors certes, la société martèle qu’il faut protéger notre jeunesse, lui offrir un monde meilleur, des possibilités d’emploi, de propriété. Lui permettre d’avoir, a minima, les mêmes chances que celles qui nous ont été laissées par nos ancêtres. Mais nous posons-nous les bonnes questions ? Devons-nous protéger nos enfants ou leur permettre de se protéger eux-mêmes ? Devons-nous leur permettre d’avoir une voiture et une maison ou les amener à s’interroger sur la notion de mobilité ou de propriété ? Devons-nous être si persuadés de devoir permettre à nos enfants d’être comme nous le sommes ?
Et si nous écoutions, si nous apportions simplement des outils ou des expériences qui leur permettent de se forger un avis. Si nous encouragions ce qu’ils sont, plutôt que de leur demander ce qu’ils veulent devenir ? Si nous changions de paradigme et mettions la jeunesse au pouvoir ? Toutes les révolutions récentes se sont faites par une prise de conscience sociétale forcée par des mouvements de jeunesse. De la libération sexuelle à la plus récente conscience climatique, il aura fallu que des jeunes se mobilisent pour que nous prenions conscience de l’urgence de l’action.
Alors oui, parfois, il existe des incompréhensions entre la « sagesse » (toute relative) d’un adulte et la fougue ou la révolte permanente d’un adolescent. Il est parfois difficile d’entendre un message utopiste pour des adultes qui ont été mâchés, avalés et recrachés par notre société. On peut être dépités par cela, résignés, blasés ou on peut accepter. En ce qui nous concerne, nous prenons le parti de faire confiance en nos jeunes. Leur donner un maximum de clés pour qu’ils nous ouvrent les portes et nous montrent la voie. Qu’ils puissent agir dès aujourd’hui, tout naïfs qu’ils sont ou qu’on les pense être, pour modeler leur société. Celle qui leur ressemblera, celle qui fera de leur culture, que nous regardons parfois tellement de haut, une culture à part entière. Faire prendre au concept de démocratie culturelle tout son sens.
Nicolas Petrella - Coordinateur
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